Skrzypce diabelskie (Pologne)
Particularité :
Très souvent son sommet est orné d’une tête de diable et le manche d’une planche en forme de violon, d’où son nom “violon du diable”.
Bien entendu, on trouve toutes sortes d’autres fantaisies quant à sa facture.
Apparemment, les Skrzypce diabelskie furent jadis utilisés à la Toussaint entre minuit et 1 heure du matin par des groupes déguisés.
L’instrument est typique des régions de Kashubie, où il est uniquement percussif, et de Kurpie, où il est tendu d’une corde accordable (photo de droite ci-dessous).
Il se joue fréquemment avec un autre étonnant instrument polonais : le Bębny pocierane, que l’on peut voir dans la vidéo ci-dessous à droite (STANEK49).
Quelques modèles photographiés au Musée d’instruments de folklore polonais ICI
Quelques exemples sonores sur une page du même musée ICI
Selon Adam Chętnik, chercheur en folklore kurpien :
“Cet instrument a été utilisé dans la région de Narew entre 1850 et 1870 et a été conservé plus longtemps dans les villages situés près de la frontière avec la Prusse. Peu à peu, il a disparu des orchestres folkloriques entre les deux guerres mais leur présence dans le paysage musical de la Kurpie a été prolongée par les mendiants qui les utilisaient parfois en produisant un son très “gémissant”.
Ceux qui se souvenaient encore de cet instrument simple à cette période racontaient que c’était de “la musique de grand-père”.
Contrairement aux apparences, il n’était pas facile d’apprendre à en jouer. Il fallait avoir une bonne oreille et un bon feeling dans les doigts de la main gauche avec lesquels on obtenait des notes différentes en tournant constamment la cheville. La façon dont le son était produit rappelait un peu le jeu de la scie. Les virtuoses de cet instrument étaient capables de jouer toutes les notes de chansons lentes et, pour les plus rapides, on n’utilisait qu’une seule note de bourdon pour l’accompagnement.”